3 questions à Pierre GUILLEMOTONIA

Les 25 et 26 juin dernier une délégation « basque » composée des élus du bureau du Syndicat Mixte d’Aménagement du Centre Européen de Fret,
et des techniciens du SMACEF et de l’AUDAP, ont visité les plateformes logistiques de Saint-Charles à Perpignan / Le Boulou.
Pierre GUILLEMOTONIA, Président du SMACEF, faisait partie du voyage et a pu découvrir de nombreuses similitudes et les mettre en perspectives avec les besoins locaux. Retour en 3 questions sur ce voyage d’étude.

 

Vous vous êtes rendu à Perpignan et à Le Boulou les 25 et 26 juin dernier pour visiter les plateformes logistiques de Saint-Charles. Quel était l’objectif de cette visite de site ?

Le Syndicat Mixte d’Aménagement du Centre Européen de Fret (SMACEF) a un projet de développement et d’aménagement
de la plateforme ferroviaire qui présente de nombreuses similitudes avec les équipements réalisés de l’autre côté de la chaîne des Pyrénées. Il s’agissait de prendre la mesure du fonctionnement de ce type de site multimodal en termes de fonctionnement et d’intégration urbaine, d’organisation, de rentabilité, de perspective de développement et de connexion avec l’Espagne. Accompagné des élus du bureau du SMACEF, également représentants de l’agglomération Pays Basque, du Syndicat des Mobilité et du Département des Pyrénées-Atlantiques, tous membres de l’AUDAP, nous avons visité le terminal ferroviaire de Saint-Charles, le DistriPort, autoroute ferroviaire reliant Le Boulou à Bettembourg (Luxembourg) à raison de 3 allers/retours par jour et une liaison vers Calais. Cette liaison ferroviaire permet notamment d'éviter l'émission de 53 000 tonnes/an de Gaz à Effet de Serre, et ce n’est pas neutre.

Quels enseignements en avez-vous tirés ?

Cette visite confirme l’intérêt et l’opportunité de développer la plateforme ferroviaire au CEF. Notre site
dispose d’un potentiel qui permettrait de considérer les différentes techniques de transport combiné dont la création d’une autoroute ferroviaire. Ceci se vérifie d’autant plus qu’un des opérateurs présents au Boulou également implanté au CEF, affirme sa volonté d’investir et de se développer. Si le modèle économique est viable, cette expérience nous invite néanmoins à prêter attention à l’organisation mise en place pour l’exploitation et la gestion du site ainsi qu’à son intégration urbaine. Cette visite a par ailleurs été l’occasion d’échanger sur nos relations transfrontalières respectives avec l’Espagne et les coopérations de projets, à l’instar de la mutualisation d’équipements de santé par exemple.

Quel a été le rôle de l’agence d’urbanisme dans le cadre de cette démarche ?

Nous nous appuyons sur l’AUDAP pour nous accompagner dans la définition d’un projet de développement et d’aménagement du CEF en lien avec les stratégies d’organisation de la logistique et des transports de marchandises dans le pôle Sud Nouvelle Aquitaine. Au regard de nos orientations, l’AUDAP a été proactive en identifiant des sites ayant des problématiques similaires aux nôtres. Elle nous a proposé d’organiser cette visite afin d’enrichir nos réflexions.
Nous avons pu mesurer l’efficacité du réseau des agences d’urbanisme car l’AUDAP a travaillé avec celle de Perpignan, l’AURCA (Agence d’URbanisme Catalane) pour organiser les journées et mobiliser les acteurs politiques et techniques locaux. Citons parmi eux Jean-Paul BILLES, Président de l’AURCA, et Vice-Président de Perpignan Méditerranée – Métropole ; Jean ROQUE, Maire de Toulouges, Conseiller départemental, et Président du Syndicat MP2 ; Fabienne CHAUVINEAU, Directrice de MP2 ainsi que le directeur l’AURCA, Pascal Fourcade, et toute son équipe. Ils nous ont guidés et apporté des réponses qualitatives aux diverses questions que nous nous posions. Cette visite s’est conclue par la volonté partagée de se revoir et d’accueillir à notre tour une délégation perpignanaise.

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