En France, comme dans le reste du monde, les milieux humides figurent parmi les écosystèmes les plus menacés. Ils ont longtemps souffert d’une mauvaise réputation : espaces insalubres, difficiles d’accès, jugés à tort sans intérêt. Malgré des politiques développées depuis les années 1990 en leur faveur au niveau international, communautaire, aux niveaux national et territorial, ces milieux continuent de disparaître au profit de l’urbanisation, des infrastructures de transports et des retenues d’eau. Leur dégradation en cours dont les causes sont multiples (l’agriculture intensive, développement d’espèces exotiques envahissantes, etc.) est susceptible d’impacter les services que rendent les zones humides à la société. Certaines mesures en faveur de la biodiversité des milieux humides ont porté leurs fruits. Ainsi, diverses espèces d’oiseaux d’eau voient leurs populations réaugmenter. La connaissance de ces milieux, essentielle à leur préservation, s’accroît de jour en jour, tout comme l’intérêt du public à leur égard. Il est toutefois impératif de poursuivre les efforts en faveur de la préservation et de la restauration des milieux humides, qui restent très menacés. Une telle ambition nécessite de les intégrer dans les différentes politiques territoriales pour faire valoir la pluralité de leurs fonctions. Ces dernières en font des solutions fondées sur la nature de premier ordre, qui bénéficient à tous, à l’orée d’une ère de grandes crises de l’eau, de la biodiversité et du climat.