Réussir la transition vers des mobilités durables : la mobilité électrique au cœur de l’aménagement des territoires

Passé par l’Université « Nottingham Polytechnic » François TILLOUS a rejoint ENEDIS depuis plus de 15 ans et est à présent le Directeur territorial des Pyrénées-Atlantiques au sein de la Direction Régionale Pyrénées & Landes. Très sensible aux sujets liés à la transition énergétique, François TILLOUS est également responsable régional de la mobilité électrique au sein du groupe ENEDIS.

Les transports sont le premier émetteur de CO² en France : ils représentent près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre (source : Ademe). Faire évoluer les modes de mobilité est devenu indispensable pour préserver l’avenir de notre planète. Les transports routiers soulèvent également des enjeux en matière de santé publique avec la pollution sonore et l’émission de particules fines qu’ils génèrent. Cette prise en compte, de plus en plus forte, amène les pouvoirs publics et les acteurs du territoire à se mobiliser ensemble pour accompagner la transition nécessaire vers des mobilités durables.

Le développement des mobilités durables, une évolution de fond face à l’urgence climatique

La transition vers des mobilités plus propres constitue un chantier majeur de la transition énergétique. C’est pourquoi le projet de Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE, projet janvier 2020) fixe des objectifs clairs afin de réduire ces émissions. Aujourd’hui, tous les signaux sont au vert pour que la mobilité électrique se développe fortement dans les prochaines années :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cadre législatif et réglementaire est favorable, et en phase avec les aspirations « citoyennes » (réglementation européenne, populations, collectivités locales). Les performances technologiques des batteries rendent le véhicule électrique plus autonome et plus compétitif. Les constructeurs automobiles investissent à hauteur de centaines de milliards d’euros cumulés et enrichissent leurs offres de véhicules.

 

Actuellement, les voitures électriques ne représentent que 1% du parc automobile français (contre 22% en Norvège), mais l’année 2020 a connu une accélération massive de la mobilité électrique, avec une hausse de 160% des ventes de véhicules électriques et un pourcentage significatif des parts de marché (environ 12% des véhicules vendus ont été des Véhicules Electriques (VE) ou Véhicules Hybrides rechargeable (VHR) sur l’année).
Pour ce qui est de l’avenir, l’ETAT prévoit que 5 millions de véhicules électriques sillonnent les routes françaises en 2030.
Le développement de la mobilité électrique est donc une aventure collective. Fortement lié aux dynamiques territoriales locales, qu’elles soient politiques, industrielles ou sociétales, ce projet nécessite la rencontre de plusieurs écosystèmes : les pouvoirs publics, les réseaux électriques, la fourniture d’électricité, l’automobile, les services associés, les data et les systèmes de communication.

Les infrastructures de recharge : co-construire les meilleures solutions

Nous entrons à présent dans une période charnière, avec un besoin d’équipement en points de recharge sur tous les territoires. La Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), promulguée en décembre 2019, fixe les modalités de cette transition. Elle facilite en particulier l’installation de bornes de recharge sur voirie, notamment dans les zones qui sont actuellement moins densément équipées.
Parallèlement, tous les territoires seront couverts dès 2021 par une Autorité Organisatrice des Mobilités (AOM), chargée d’organiser les politiques en la matière, en lien étroit avec les Régions et les collectivités locales.
Les collectivités locales jouent donc un rôle majeur dans le développement de ces nouvelles mobilités. Leur intégration au sein d’une Autorité Organisatrice des Mobilités va renforcer encore leur action.
Les installations sont nécessaires pour recharger les véhicules ; « les points de charge » sont directement ou indirectement raccordés au réseau de distribution d’électricité.

Le déploiement à grande échelle du véhicule électrique signifie pour Enedis de :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

concevoir les solutions avec les clients, partenaires ou territoires et, si besoin, de tester des solutions avant leur généralisation ; réaliser des connexions nouvelles sur le réseau de distribution, le cas échéant de renforcer le réseau pour accueillir ces nouvelles connexions ; anticiper les besoins en investissement en prenant en compte les autres usages ; mener des travaux de R&D pour prendre en compte les évolutions des comportements, les technologies en développement, et pour contribuer à l’élaboration des normes internationales ; poursuivre l’électrification de sa propre flotte d’entreprise, développer son parc de points de charge et le pilotage associé.

 

Un écosystème innovant au service des territoires

Au-delà du développement des bornes de recharge accessibles au public, la recharge des véhicules électriques est en cours d’expérimentation pour devenir « intelligente », par l’étalement dans le temps ou l’écrêtement des pics de puissance lors de la recharge simultanée de plusieurs véhicules. La recharge offrira même de réelle possibilités à travers l’injection sur le réseau de l’électricité stockée dans les véhicules électriques (opération baptisée « Vehicle-to-grid » ou V2G). La synchronisation entre production photovoltaïque et recharge de véhicule électrique est également à l’étude afin d’offrir des possibilités de stockage de l’électricité produite à des moments de forte production et de faible consommation.
Les innovations en matière de mobilité électrique vont encore s’intensifier. Enedis, comme les autres acteurs, développe en conséquence une activité de recherche et développement. Il s’agit d’observer l’évolution des habitudes de consommation de la mobilité, de s’intéresser aux technologies en émergence comme l’induction, les robots mobiles assurant la recharge, ou aux avancées de la voiture autonome. Ces champs d’expérimentation ont pour objectif de contribuer à développer les services qui simplifieront l’expérience des utilisateurs : interopérabilité, disponibilité et fiabilité des données, fiabilité de la recharge, et des équipements.
Avec les partenaires du marché et les collectivités locales, Enedis met en place des démonstrateurs afin notamment d’explorer tout le potentiel apporté par le véhicule électrique pour soutenir l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau français.
Le champ d’intervention d’Enedis en matière de mobilité électrique va au-delà du raccordement :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Accompagnement des schémas de mobilité des collectivités locales : bornes sur voie publique et/ou bornes « à la demande ». Accompagnement des projets de bus électriques ou hydrogène. Alimentation de bornes de recharge par des énergies renouvelables. Équipement de parkings en immeuble. Électrification des bateaux à quai...

 

Il est à noter que pour Enedis, l’objectif est de minimiser le coût pour la collectivité des raccordements des bornes de recharges. C’est pourquoi Enedis propose de travailler de concert en amont de projets de déploiement de projets de mobilité électrique afin d’optimiser les investissements. Cette anticipation est d’autant plus utile pour les projets d’ampleur (dépôts de bus, nouveaux aménagements urbains, nouveaux sites industriels et commerciaux...) et pour les travaux de planification des mobilités durables dans les territoires.

Par François TILLOUS
https://www.linkedin.com/in/francois-tillous-03878171/

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